Contournement sud de Chaponost
La première question à se poser est de savoir s’il est utile, pour qui et pourquoi.
Si la réponse est oui, alors il faut tout mettre en oeuvre pour que ce projet aboutisse le plus rapidement possible, que son coût soit maîtrisé
et minimisé en regard des objectifs et contraintes.
Utilité :
10000 véhicules/jour au passage à niveau
de la gare avec un trafic pendulaire important,
une prévision d’augmentation de 20% d’ici 2020
Un accès potentiel à un nœud
intermodal du futur anneau des sciences.
Pour qui :
une grosse moitié provient de l’ouest de Chaponost : Brindas,
Soucieu, Vaugneray voire plus loin.
Une bonne moitié traverse le village créant des nuisances environnementales (sonores, pollution, accidents…) empruntant la rue Louis Martel, la rue Josserand,
la rue Jean-Perret et la rue Etienne Gros , ou l’avenue Joffre , le boulevard Reydellet, l’ensemble se rejoignant sur la route de la gare.
Pourquoi :
Le PADD justifie sa réalisation pour :
Eloigner la pollution et le trafic de transit dans le village et apaiser son centre, lequel aurait dû
attendre son avènement avant d’être adapté.
Anticiper une augmentation du trafic lié à celle de la population que les PLH ont intégrée (20% d’ici
2020)
Améliorer la qualité de vie de ses usagers en fluidifiant le trafic et réduisant les temps de trajet.
Limiter les nuisances sur le Boulevard
Reydellet, les risques d’accident dans le centre du village, au passage à niveau
Donner une alternative à la route de la gare en cas de coupure importante de circulation. (verglas, camion en
travers…)
Faciliter le trafic des TCL 11 et 12 qui se paient les mêmes queues que les automobilistes à la gare
Limiter les risques d’accidents
sur le CD342 quand la queue déborde du rond-point.
Cette pénétrante serait la seule capable de canaliser le trafic anticipant l’aménagement d’un point de ralliement de transport
intermodal avec le futur anneau des sciences (ou un équivalent) qui devra passer par là pour desservir l’hôpital Jules-Courmont
Où :
Le tracé historique est obsolète et sa conception à revoir en fonction des nouvelles formes de circulation notamment en faisant des ronds-points plutôt que des ponts accessibles aux Chaponois
sinon le contournement ne se justifierait plus à leurs yeux.
- Un rond-point aux croisement de la route des Collonges et du chemin des Cartières devrait permettre la desserte de l’Aquagaron
en place pour un bon moment et le boulevard Reydellet par le chemin des Cartières voire permettre une mise en sens unique des tronçons pour limiter l’emprise des voies et des acquisitions de terrain !
- L’autre rond-point important devrait se situer au carrefour de la rue Jean-Perret, du chemin du Milon, de la rue du stade et de la route du Corandin allant sur Soucieu. C’est un point de passage (et d’accès) obligé.
Son utilité pour l’ouest justifie que le tracé passe au sud de la zone naturelle protégée début des chemins de Milon et des Ramières pour rejoindre directement l’ancien
hippodrome et le carrefour du bouleau plutôt que de revenir vers le cimetière et emprunter la D50. Le surcoût de longueur serait amorti sur la durée par les économies de carburant et d’usure des véhicules qui l’emprunteraient.
Les obstacles :
A - Premier obstacle de taille est le franchissement de la voie ferrée.
2 solutions :
1 - Franchissement comme prévu initialement par-dessus impliquant un ouvrage d’art conséquent et un allongement du tracé pour limiter la pente d’accès à
l’est. La hauteur de l’ouvrage et sa construction vont défigurer le paysage puisque la voie est déjà en surélévation de plus de 2m du terrain naturel et qu’il faut un peu de marge au-dessus des fils électriques.
Le chantier nécessitant l’installation d’au moins une grue va détruire la faune et la flore d’un lieu qui devrait être une ZNIEFF et l’ouvrage devrait passer très près des habitations du lotissement
brignairot voisin.
2 – Franchissement par-dessous en terrain quasi naturel au droit du rond-point de Bernicot, la hauteur sous les voies possible voisine les 4m pour le passage des camions ; pas de dommages
collatéraux, une emprise plus faible et impact écologique minimal. Une simple pompe de relevage (amovible) et une radier étanche devraient suffire pour faire face aux crues centennales du Merdanson ; surtout si le passage à
niveau subsiste, pour la desserte de la gare par les bus, le passage de camions hors gabarit et en cas de crue exceptionnelle. Le plus gros inconvénient est l’implication de la SNCF pour coupure du trafic et conception du pont-rail dont on peut
craindre qu’ils gardent la maîtrise d’œuvre. Ce pont-rail devrait autoriser 2 voies ferrées pour l’éventualité de la remise en service de la ligne Givors-Paray le Monial, et prévoir une possibilité
d’élargissement à 2x2 voies pour la voirie de contournement, le coût de la fourniture étant marginal par rapport à celui du chantier et à l’interruption du trafic ferroviaire ultérieur.
B – Deuxième obstacle, le coût :
Un budget de l’ordre de 17 millions d’euros est envisagé pour la
totalité du contournement. Les restrictions budgétaires sont dissuasives. Sa réalisation ne se fera pas sur une mandature ni municipale ni du département, lequel pourrait même disparaître avant sa réalisation
complète.
Le taux de participation est également sujet à discussion. Damien Combet refuse logiquement que la commune (via la CCVG) paie une part trop importante de l’ouvrage, d’autant
que celui-ci servirait pour plus de la moitié aux usagers de la CCVL. C’est donc bien le département qui doit prendre en charge la quasi-totalité du coût de réalisation. La fusion des EPCI étant dans l’air
du temps, la CCVG et la CCVL partageant le même bassin de vie ne feront sans doute plus qu’une à terme justifiant mes propositions.
Cette dernière devrait être mise à contribution
sur le financement, soit par une redevance annuelle pour aider à un remboursement d’emprunt soit par un droit de péage rendu possible par les techniques actuelles de paiement sans arrêt des véhicules (où ils seraient
perdants sur la durée post-amortissement !).
Si le projet global est planifié et fait l’objet d’emprunt, la restructuration du millefeuille si elle supprime le département ne
devrait rien changer, la Région et les EPCI devraient assumer le remboursement des crédits pour les engagements de dépense.
Un petit calcul incluant les coûts d’attente au passage
à niveau (temps au smic et carburant) correspond à une dépense des usagers de l’ordre de 500€/jour = 150000/an pour 300 jours soit un amortissement de l’ouvrage complet en 12 ans pour une durée
de vie qu’on peut estimer au minimum d’un siècle au regard de celle des ponts et voiries actuels de notre village.
Compte tenu du nombre de citoyens impactés
et du faible coût d’entretien, il n’y a pas de meilleur investissement. A comparer avec les 4 millons de la médiathèque et ses 5000 utilisateurs/an (auditorium compris) dont les coûts de fonctionnement
(personnel, matériel, entretien, chauffage) sont récurrents (et il n’y a même pas de clim pour l’été avec une façade vitrée en plein sud) !
C- 3ème obstacle : les oppositions
- On ne peut ignorer l’impact du tracé sur les terrains agricoles et les zones protégées
(boutasses) et l’indemnisation de perte d’exploitation qui en découle. Damien Combet a confirmé l’accord de principe des agriculteurs sur la nécessité de cette réalisation. Si l’achat des terrains
pose problème, la solution des baux emphytéotiques de longue durée permet à l’image des HCL à Lyon d’éviter les spéculations financières, le rachat à terme aux héritiers d’un
terrain occupé dont ils n’auraient jamais eu la jouissance serait du bonus. C’est un leasing qui ne coûterait pas cher aux contribuables au prix du m2 de l’emprise, le tout étant de ne pas couper les parcelles traversées
sans aménager les accès nécessaires.
- Les écologistes et les riverains peuvent opposer leurs doléances, ceux du Boulevard Reydellet ou de la rue Jean-perret n’ont pas choisi
non plus de voir le trafic et les nuisances augmenter significativement au point de devoir construire des murs. Les nuisances sonores doivent être limitées, au besoin par enterrement des voies et par des murs antibruit adaptés.
- L’argument de l’appel d’air de trafic est contredit par la nécessité de son augmentation corrélée à celle de la population inscrite dans le PADD. L’argument de pollution
de l’air pourrait sauter avec la généralisation entamée des véhicules hybrides ou totalement électriques, le rendant non recevable.
On peut donc logiquement
envisager un financement sur 2 mandatures.
Au pire, dans le cadre du projet global, il est possible de résoudre prioritairement le problème du passage-à-niveau par le franchissement
sous la voie-ferrée au droit du rond-point de Bernicot qui deviendrait le nouveau point d’entrée du village. Ca diviserait le flux en 2 au passage à niveau et soulagerait les bus, éviterait les queues récurrentes au
passage du tram-train surtout dans le sens Brignais St Paul où la barrière est baissée (bien trop tôt) avant son arrêt à la gare ! Un simple raccordement avec le chemin des Troques, la route de la déchetterie
et un rond-point d’attente pour le reste du tracé qui pourrait être légèrement différé selon les difficultés rencontrées, suffiraient à minima. Il y a environ 200m de voirie à créer
de la déchèterie au-rond-point, un ou 2 exploitants agricoles légèrement impactés. Ca ferait sauter les 500€ d’astreinte par jour ! Le coût de cette première partie du contournement ne devrait
pas excéder celui de la médiathèque que la mandature précédente a jugé prioritaire au grand dam d’une majorité d’électeurs qui le lui ont fait savoir en mars 2014 !
A mon sens, il est financièrement prioritaire sur la réfection ou le déplacement de la MJC.